Paroisse de la Théophanie

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mercredi, 30 mars 2016

Page officielle de la paroisse

Page de la paroisse de la Théophanie sur le site de l'Eglise Catholique Orthodoxe de France:

http://eglise-orthodoxe-de-france.fr/montpellier.htm

samedi, 15 août 2015

15/08/2015 - Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu

ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

                                              MERE  DE  DIEU
                                        Ap. 12/1-18            Lc  1/41-55
                                              Montpellier.15 août 2015

Au Nom du Père et du fils et du Saint-Esprit, bien aimés, l’Évangile nous invite aujourd'hui, à la foi dans les témoins. Ils sont trois, Elizabeth, Jean-Baptiste dans son sein, et Marie. Tous les trois témoignent de la Parole de Dieu incarnée en la Vierge Mère. Et si Jésus-Christ est le Verbe de Dieu , la Vierge Marie est la vie qui triomphe dans son silence. Le mystère de la Vierge Mère est trop grand pour être approché avec des mots. Elle est silence à contempler dans le silence. Mère de Dieu fait homme , elle est mère de la vie. Créature humaine, elle bénéficie de l'unité retrouvée en Jésus qu'elle porte en elle, elle est le microcosme qui contient le monde. Elle porte en elle, tout le visible et le sensible libérés de la mort. Mère de Dieu fait homme, et de la vie renouvelée, elle est en même temps, dans le même mouvement, l’Épouse de l’Époux. Elle « traverse le désert », la condition mortelle jusqu'à la fin des temps, « revêtue de riches étoffes », parée de toute la vie que Dieu a créée et dont elle est devenue la mère à jamais, elle va « appuyée sur son bien-aimé ». Vierge et mère, le mystère est grand et les mots humains sont dépassés, elle vit l'intimité comme conjugale avec Dieu, une intimité parfaite , divine dont on peut seulement imaginer la plénitude. Le passage de l'Apocalypse que nous avons entendu, dans le temps des Anges qui n'a rien de notre temps chronologique car il ignore l'usure, est une vision de l'histoire de Marie, de l’Église et de l'humanité toute entière , histoire que les hommes comprendront pleinement à la fin des temps. Marie est l'Amour en Dieu et en même temps, elle n'apporte pas la paix béate d'un monde qui serait devenu bien gentil. Les volontés ennemies qui veulent détruire la création persistent, même une fois vaincues dans les Cieux. La lutte contre elles, demeure nécessaire sur Terre . Toutes les fois que, au Nom de Jésus-Christ, Dieu et Homme, des chrétiens sont tués, la fin des temps s'approche mais nul n'en connaît le jour ni l'heure. Il sera celui du retour du Christ en gloire. Marie Vierge et Mère est la femme forte. Il est bon de la prier avec virilité et non dans une sentimentalité infantile. Elle prépare aux durs combats le plus souvent intérieurs, des épreuves où l'homme par la grâce, est orienté vers son nom appelé à être inscrit dans les Cieux. Que la contemplation du mystère de l'Assomption nous ouvre au silence intérieur et à la ressemblance avec Dieu , donnant tout son sens au « oui » de Marie et à la réponse de chacun comme de chacune des civilisations, à l'appel du Père et du Fils et du Saint-Esprit, en son pur Amour.

                                     Père Bernard

dimanche, 2 août 2015

02/08/2015 - 8ème dimanche après la Pentecôte, l'économe infidèle

L'économe infidèle.

Montpellier 2015 8° dimanche après la Pentecôte. Saint Arsène , ermite en Égypte au 5° siècle. Si. 14. 1, 14 Ro. 8.12, 17 Lc. 16. 1, 13

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés. L’Église invite à ne pas mépriser les jouissances légitimes comme les avares qui étant mauvais pour eux-mêmes ne peuvent qu'être mauvais avec tout autre ou comme les envieux qui passent leur vie à gérer et amasser des biens sans se donner le temps d'en jouir. C'est ce qu'enseigne le Siracide. D'autre part, l'apôtre Paul dans son épître aux Romains, invite à négliger la chair au profit de l'esprit. Cette invitation à la plus grande ascèse est réservée aux vocations monacales l' a précisé Jésus-Christ en réponse aux disciples : ils se demandaient s'il ne valait pas mieux éviter le mariage car la loi messianique allait interdire de répudier sa femme. Le Messie a réservé le vœu de chasteté à ceux qui en avaient reçu l'appel et la grâce.

La parabole de l'économe infidèle invite à contempler, en dehors de ces deux chemins vers le Royaume, une étrange admiration du Créateur pour ce qu'on appelle l'habileté ou l'intelligence de cet économe véreux qui pour se tirer d'affaire, n'hésite pas à spolier davantage son maître. L'économe dont il s'agit qui est l'homme écoutant son seul intérêt , est admirable de sagacité – le mot se trouve dans la traduction de Chouraqui. La sagacité est la sensibilité aux plus infimes nuances de la vie qu'il importe de savoir discerner et choisir pour ne pas se livrer à la mort ou s'y résigner. - Le sens premier de « sagacité » concerne les parfums. Elle est la sensibilité aux parfums les plus subtils. La sagacité de cet économe est exemplaire. Il est tellement sensible à la vie encore possible dans l'épreuve, qu'il reconnaît sa faute sans même en parler, sans besoin d'en chercher un coupable, sans se repentir, sans amertume, sans remords, sans culpabilité. Tendu vers la vie encore possible, uniquement, il se fait le serviteur d'un seul maître, la vie encore inconnue dans son nouvel aspect, la vie sans la mort, la vie qui commence, car elle a traversé l'épreuve. L'argent, le rang, le pouvoir ne comptent plus pour lui. La vie qu'il pressent dans la finesse de son esprit libéré, n'est plus limitée par la justice . L'amitié qu'il provoque , même si elle est intéressée, l'oriente vers l'Amour désintéressé et prodigue de Dieu. Mes amis, demandons au Père et au Fils et au Saint-Esprit la vraie liberté.

                                  Père Bernard

dimanche, 24 mai 2015

24/05/2015 - Pentecôte

PENTECOTE 2015

      (Saint Vincent,moine de Lérins, Père de l’Église . Montpellier, le 24 mai 2015)

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, aujourd'hui nous bénéficions en personne du feu de l'Esprit-Saint . Puisse-t-il nous libérer des broussailles qui encombrent notre recherche de la justice et de la juste place de chaque créature. Ce feu est la lumière donnée à l'homme : par ce feu, l'homme sait que le vivant est à l'image de la Sainte Trinité, de Dieu parfaitement Un en trois Personnes.

Et l'unité de la nature humaine retrouvée en Jésus-Christ, nouvel Adam, ne conduit pas à l'uniformité car elle est liée à la diversité des personnes créées, à nouveau tournées vers le tout à fait autre qu'est Dieu .

De même il n'y a plus une langue sacrée qu'il s'agirait d'imposer à tous , mais chaque langue devient sacrée lorsqu'elle s'est purifiée jusqu'à exprimer au plus près, la Révélation qui est une . Et la diversité des langues devenues sacrées exprime la diversité des civilisations. L'esprit impérial soucieux d'uniformité , le communautarisme tout comme l'individualisme sont dépassés. Tout individu est appelé à devenir une personne transcendante, donc irremplaçable. Il en est de même pour toute civilisation, toute nation. Le chemin en est l'Amour. « Si quelqu'un m'aime, il gardera mes commandements et mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure en lui. » dit Jésus. Dieu se fait demandeur d'Amour. Aimer Dieu procède d'une grâce stupéfiante et aussi du désir puis de l'acceptation de cet Amour. Aimer Jésus-Christ, c'est aimer Dieu, c'est ne pas le réduire ,même à un prophète comme les Nestoriens et leurs descendants. Pour eux , il est une créature qui a reçu l'onction divine lors de son baptême dans le Jourdain, un prophète après et avant d'autres. Aimer Jésus c'est aimer en sa Personne, l'union sans confusion de la nature divine et de la nature humaine, c'est Le connaître, Lui, parfaitement Dieu et homme parfait. En cet Amour, le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu, les commandements de Jésus-Christ dans les Évangiles, sont à garder comme la Vierge Marie a laissé mûrir en son cœur, ce qu'elle ne comprenait pas. Le temps de la vie devient celui d'un mûrissement. On cite souvent le cas de ce prêtre russe lors de la révolution bolchevique anti-chrétienne. En face d'un commissaire chargé de le condamner à mort, il a eu cette prière : « Seigneur, je suis un de tes prêtres depuis 40 ans, j'ai devant moi, mon ennemi, donne-moi de l'aimer selon ton commandement alors que j'en suis incapable . » Soudain il s'est senti envahi d'amour pour cet homme qui, stupéfait, s'est écrié : « Va-t-en ! ». Il s'agit bien de garder les commandements des Évangiles dans toute leur force et dans leur mystère, ainsi « laissez les morts ensevelir les morts » ou « tendez la joue gauche » ou « réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse quand on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de Moi. »...Cette garde des commandements dans le cœur ,est le retour à la source de la vie après les diverses errances .L'amour du Père est demandé dans le repentir. Il se donne sans s'imposer, sans peser. La personne révélée à elle-même, librement s'ouvre et permet à la Divine Trinité de devenir l'invitée de son cœur disponible. Ce parcours rendu possible en Jésus-Christ jusqu'à ressentir peut-être comme l'apôtre Paul « ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi », montre à quel point l'homme est appelé à être le vivant, à jamais libéré de la mort. Jésus-Christ est le nouvel Adam : il donne naissance à l'homme nouveau qui n'est prisonnier ni de l'individualisme ni de quelque communautarisme ni du seul souci d'ordre et d'efficacité de l'esprit impérial. La personne retrouvée et ses œuvres seront transfigurés tout comme sont appelés à être transfigurées les civilisations dans leur belle diversité et dans l'unité de la race humaine retrouvant la vie . La Jérusalem céleste est en devenir dès cette vie terrestre. Que le feu de l'Esprit-Saint devienne la lumière intérieure éclairant et magnifiant le mystère de chaque personne et de chaque nation dont aucune n'est méprisée par le Fils, le Père et l'Esprit-Saint, un seul Dieu, ami de l'homme.

jeudi, 14 mai 2015

14/05/2015 - Ascencion

ASCENSION 2015

                       Saint Pacôme . Montpellier le 14 mai

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, les disciples qui ont tout laissé pour suivre Jésus, n'ont pas cru au témoignage des femmes et des hommes qui affirment L'avoir vu, ressuscité. Jésus, venant toutes portes closes quand ils sont réunis, leur reproche cette incrédulité. Elle provient, affirme-t-Il, de leur « cœur endurci ». C'est que l'homme endurcit son cœur quand il oriente son intelligence exclusivement vers le visible et le sensible. Le cœur ainsi tourné vers le seulement terrestre, devient un cœur de terre. Au lieu de s'ouvrir à la Révélation, il devient dur comme une argile au soleil de l'inattendu et de l'épreuve. Et cette incrédulité de disciples qui pourtant avaient tout laissé pour suivre Jésus, l'homme d'aujourd'hui, après deux mille ans d'Histoire, la subit encore quand il ne veut pas voir le mystère de l’Église toujours vivante à partir de la Résurrection. Il en est encore à endurcir et pétrifier son cœur quand il ne réalise pas que dans l’Église, sont chassés les démons par les prières de l'exorcisme et par les sacrements ou quand il n'entend pas que toute langue est devenue nouvelle quand elle exprime le Mystère dans une liturgie juste qui en a fait une langue baptisée et sacrée . L'homme continue à endurcir son cœur au lieu de le laisser devenir « un cœur de chair », quand il ne voit pas que l’Église a saisi les ruses de l'Ennemi de la création sans en être anéantie et quand il n'entend pas qu'au cours de l'Histoire, elle a bu le breuvage mortel que sont les inquisitions, les abus de pouvoir, les guerres de religion, les tortures, les croisades, les calomnies et les mensonges et qu'elle en a réchappé. De même il ne réalise pas qu'elle est demeurée vivante et capable selon la foi qui garantit la liberté de l'homme, de guérir des maladies par l'onction et la prière ensemble. Le cœur de l'homme cesse d'être endurci quand l'intelligence s'oriente vers le contemplation de l'Inconnu, du Mystère. Le désir de plénitude en lui, est désir de la présence du Créateur inaccessible et qui Se donne, de sorte que l'expérience de cette présence est proposée sur Terre. L'homme est destiné à être déifié et le meilleur de son œuvre à être transfiguré. Il est appelé à s'élever, s'il le désire vraiment de degré en degré selon les temps de sa vie terrestre, et à en être stupéfait, comme le sont les Anges quand ils exultent de voir le visible et le sensible en Jésus-Christ, trouver leur place à la droite de Dieu. Tout idéalisme est dépassé : le prodigieux programme se réalise. La plénitude de la Révélation se vit dans l'Ascension et s'accomplit à la Pentecôte. La matière, le corps, le visible, le sensible sont vivants, appelés à la transfiguration à l’œuvre dans le temps. Puissent les intelligences et les cœurs endurcis se convertir à ce prodigieux destin. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu Un, donne la surabondante grâce de désirer vivre ce programme dès aujourd'hui.

                                    Père Bernard

dimanche, 16 novembre 2014

16/11/2014 - 1er Dimanche de l'Avent - Les deux avènements

1° DIMANCHE DE L ' AVENT 2014 LES DEUX AVENEMENTS

Montpellier, le 16 novembre 2014

Is. 19. 1,3      Ja.  5; 7, 11    Mt.  24. 3 , 14

Saint Eucher, évêque de Lyon au 5° siècle




Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, nous commençons la nouvelle année liturgique. Bonne année donc! Nous sommes invités à nous préparer à ce que naisse dans notre esprit, le Fils de Dieu. Le but de l'Avent est là : désirer, appeler, accueillir et nourrir de notre foi devenue lumière intérieure, Jésus-Christ. Monseigneur Irénée Winnaert en a précisé le travail dans un opuscule « Préparer sa venue » édité par notre Eglise. Il y est précisé que la première étape en est le discernement, la seconde la garde des pensées, et la troisième, l'Amour.

L'effort de discernement consiste à ne pas se vouloir seulement croyant mais à s'orienter vers la lucidité. Ainsi l'apôtre nous invite quand l'épreuve est là, à désirer la patience de Job. Il est dépouillé de toute sa fortune, il perd ses enfants et enfin sa santé. Ses anciens amis veulent l'obliger à reconnaître que s'il  souffre ainsi c'est qu'il est mauvais car enseignent-ils, Dieu comble de biens les justes et dépouille les mauvais.  Job au contraire, à partir de sa conscience , refuse absolument de se juger coupable et demande des comptes à Dieu. Il garde la foi en Dieu , et devient un modèle de patience. Sa prière est «  réponds-moi » .  Et Dieu lui répond au sujet de la prétendue injustice de la création qui fait que les mauvais peuvent triompher comme les bêtes les plus féroces et que les justes peuvent être dépouillés et tués.

Dieu dit que Job a bien parlé de Lui et que ses amis en ont mal parlé. Dieu convainc Job d'une justice de Dieu où la loi de tendresse permet la vie. Job reconnaît qu'il a besoin de regarder autrement quand il bénéficie de cette grâce inattendue qui lui fait dire « de mes yeux, je T'ai vu ». Il s'agit des yeux de l'esprit qui ,dessillés puis baignés dans la lumière, voient les raisons d'être de toutes les créatures dans un devenir où la vie triomphe . L'épreuve si elle est acceptée , est une expérience de la mort-résurrection dans la patience qui vient de la foi. Lorsque tout va mal pour soi-même , pour la Terre ou pour les chrétiens du monde, comme en ce moment où on les ignore ou les tue, c'est l'agonie de la mort qui est en cours : le bouleversement de tout ce qui paraissait vivant et comme immuable.Tout s'éparpille : les valeurs et les nations et les individus, dispersés comme des grains de sable sur une plage. Ainsi ce qu'annonçait Isaïe le Prophète est entrain de se réaliser d'année en année. « L'Egypte » dont il est question représente les civilisations et comment ne pas y reconnaître la nôtre quand il est dit : « L'esprit de l'Egypte disparaîtra du milieu d'elle » et « on consultera les nécromanciens et les enchanteurs, ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir. » . Il devient nécessaire de discerner ce qui est la voie de la vie et d'éviter ceux qui prétendent voir et faire parler les morts ou voir l'avenir, car nul ne distingue ,sinon le Père, la fin d'une civilisation de la fin des temps. Que le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous donne la paix du discernement à la lumière de la foi véritable afin que Noël soit l'engendrement personnel du Fils de l'Homme.

                                                         Père Bernard

dimanche, 14 octobre 2012

14/10/2012 - La Foi

20° dimanche après la Pentecôte

            Sg. 16.10,13                       Eph. 5. 15, 21                        Jn. 4. 46,53

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, « ne vous contentez pas de rechercher prodiges et miracles nous enseigne Jésus, l'essentiel est la foi. » non pas en un démiurge puissant mais en Lui, Jésus-Christ, Dieu et homme. Le livre de la Sagesse enseigne que le peuple élu a déjà connu cette invitation : il suffisait de se tourner vers le serpent d'airain dressé dans le camp, pour être guéri. Ce serpent d'airain préfigurait la Croix vers quoi le regard doit se tourner pour passer de la mort à la vie. Le péché est l'oubli de Dieu. C'est le regard détourné de Dieu qui expulse du royaume et livre à la mort. Si l'homme se convertit, il tourne son regard vers la Parole de Dieu Jésus, et il est guéri de cet oubli et de la condition mortelle. Là est vécue la foi : elle n'est pas une croyance venue du milieu mais une évidence . Elle est lumière: Dieu s'est fait homme pour que l'homme ne se contente plus de l'humain mais aspire au divino-humain à quoi il est destiné . Le regard tourné vers le Verbe de Dieu, l'homme est à nouveau le vivant. - Le mort est celui qui se résigne à la condition mortelle. Jésus-Christ a enseigné à ses disciples : « celui qui mange ma chair et boit mon sang ne verra pas la mort ». Tous sont partis sauf les apôtres « Où irions-nous ? Ont-ils dit, Tu as les paroles de la vie éternelle. » Telle est la foi. Et le premier martyr Etienne l'a expérimenté quand lapidé, il s'écrie « Je vois le ciel ouvert et le Fils de l'homme... »ce qui a redoublé la rage des lapideurs. Mais lui, ne voyait pas la mort. Aujourd'hui nous voilà invités, comme à chaque divine liturgie, à ce regard justement orienté. Il permet de percevoir le miracle invisible et incompréhensible : par la puissance du Saint-Esprit, notre offrande , le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, la nourriture et le breuvage de la vie éternelle. Ils libèrent de l'oubli du prodigieux destin de l'homme et du fardeau de la mort. Ce miracle discret n'a rien d'une magie. Prêtres, évêques, papes sont des hommes sans plus. L'invocation de l'Esprit-Saint est un appel au miracle. C'est l'Esprit-Saint qui agit selon la foi. C'est vrai pour tous les sacrements, miracles eux aussi, de la pénitence, de la guérison ...Les plus voyants ne sont pas les plus importants. Le croire serait en rester au domaine du pouvoir.Se contenter de l'humain serait un rétrécissement car le miracle des miracles, la réalité spirituelle du Corps et du Sang du Christ propose la déification et le chemin vers la transfiguration de la création visible. Aujourd'hui plus qu'un autre dimanche nous sommes appelés à désirer et à vivre consciemment selon la foi et la grâce, ce Mystère de la Communion. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu un augmente en nous la foi et le désir de l'intime alliance où devenir des dieux.

  
                                         Père Bernard

mercredi, 15 août 2012

15/08/2012 - Assomption

Ap. 12.1,18 Lc. 1. 41,55

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, « Quelle est celle-ci qui sort du désert, appuyé sur son bien-aimé ? » La tradition vivante y voit la Vierge Marie. Le désert est le retrait de Dieu, l'absence de Dieu. Il s'est retiré pour laisser place à la création qu'Il a voulue autonome. Par son « oui » à l'Ange lors de l'Annonciation, Marie répond à l 'amour de Dieu. Il devient son bien-aimé. Et elle s'appuie sur Lui. Elle quitte ainsi le désert de la suffisance et du manque. Elle connaît l'Alliance intime de la création visible et du Créateur. Le désert est aussi la condition mortelle de la créature quand elle a oublié Dieu en l'homme : il en avait la charge mais il s'est livré à l'orgueil suivant la volonté de l'ange de révolte. Marie la Vierge féconde et purifiée par son « oui », a connu la mort mais aujourd'hui, en son assomption, son corps lui-même n'est pas retenu par la mort. Corps ressuscité, elle monte et traverse les cercles angéliques, dans la ressemblance avec son Fils et Seigneur Jésus-Christ. Marie la Vierge est sortie des deux aspects du désert. Après elle, « celle qui sort du désert appuyé sur son bien-aimé » est l'Eglise, c'est-à-dire l'humanité en devenir dans le « oui » à l'Amour. Mais le désert, retrait de Dieu puis refus de Dieu n'est pas inerte. Les volontés des anges pervertis s'acharnent à y maintenir l'homme ; ils ont contribué à la mort du Messie et tentent d'engloutir Dieu devenant homme, comme l'exprime en dehors de toute préoccupation du temps chronologique, l'Apocalypse de Jean. C'est que Dieu non seulement prie l'homme de répondre à son Amour mais encore il magnifie la création en lui demandant de L'engendrer. Ce prodigieux destin est réalisé en Marie la Vierge, Mère de Dieu jusqu'en son corps. Il est à vivre dans l'esprit de chaque saint, à son exemple, à son imitation selon son aide maternelle et la grâce de l'Esprit-Saint. Les temps seront accomplis quand le Fils de Dieu, l'unique engendré du Père, aura été librement, personnellement et virginalement engendré. Ce sera le retour de Jésus en « gloire avce tous ses saints » comme l'annoncent les Ecritures. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu un, nous donne le désir, le goût et la grâce de ne rien rétrécir du vivant à la suite de « celle qui sort du désert », afin que les temps s'accomplissent.

                                                    Père Bernard

dimanche, 29 juillet 2012

29/07/2012 - La ruine de Jérusalem

9°dimanche après la Pentecôte

             Jr. 22. 5,9               1 Co. 10. 6,13                    Lc. 19. 41,47a

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, l’Église nous met en face de la ruine de Jérusalem qui allait survenir quelques décennies après la résurrection de Jésus-Christ. Cette prophétie est à contempler car elle nous concerne. Comme l'a annoncé Jésus-Christ à la samaritaine, nous adorons en esprit et en vérité et non plus à Jérusalem, ni à Rome ni à Constantinople ni à Moscou ni à New-York...La Jérusalem céleste est en devenir, elle est le Royaume de Dieu. Il n'est ni ici ni là; il est dans le cœur de ceux qui ont été appelés et qui ont répondu oui à cet appel. Cette Jérusalem intérieure en devenir est en danger d'être détruite comme la Jérusalem terrestre au 1° siècle. « Restez debout » dit l'apôtre Paul afin d'éviter la chute toujours possible. Qui sont dès lors « les marchands du temple ». Ils sont les « ennemis » intérieurs du temple de la Sainte Trinité qu'est l'esprit de l'homme révélé à lui-même. Il est en danger d'être assailli, envahi, détruit comme vient de nous l'enseigner l'apôtre Paul. Le premier ennemi est l'idolâtrie du « veau d'or » : les richesses prennent toute la place et à leur suite, les divertissements. Les soucis du sens de la vie et de la vérité s'amenuisent jusqu'à disparaître. Il s'agirait de se laisser fasciner par la diversité des passe-temps. La seconde idolâtrie est celle des plaisirs quand ils veulent suffire, quand ils prennent toute la place. L'homme se réduit à l'état d'objet de plaisir, jusqu'à la déception, la décrépitude et la mort. - les plaisirs sont légitimes quand ils restent à leur juste place qui est seconde. L'idolâtrie de l'humain est le troisième danger, plus insidieux, plus nocif. L'ennemi est la volonté d'en rester à la condition mortelle . Il est mépris de ce qu'a été la manne pour le peuple élu et qui est la communion au Corps et au Sang du Christ, seule nourriture et seul breuvage de la vie éternelle. Par ce mépris, l'homme devient une prison pour lui-même. Le quatrième marchand et geôlier du temple intérieur est la volonté d'avoir raison contre Dieu. On se met à lui reprocher les épreuves,les maladies, la mort, les guerres qui sont l'héritage de la volonté humaine pervertie. C'est elle qui va jusqu'à reprocher à Dieu le destin personnel ou celui de l'humanité quand elle fait mine d'ignorer l'autonomie qui lui a été donnée. C'est dans l'efficacité moderne qu'il prétendait trouver dans l'athéisme et selon la loi du plus fort, que le génocide du peuple élu a été entrepris au milieu du 20° siècle par des hommes . Et les deux guerres mondiales ont été œuvre humaine. Quand l'homme devient lucide en face de ces quatre dangers, il commence à pouvoir entendre Jésus-Christ. Mais il y a encore un autre ennemi qui peut expulser la Jérusalem intérieure. C'est l'équivalent de la révolte contre Moïse et Aaron, choisis par Dieu pour guider l'homme vers la Loi qui va révéler l'hypocrisie , c'est-à-dire l'insuffisance humaine. « Pourquoi Moïse, pourquoi Aaron , et pourquoi pas moi ! » dit l'individualisme moderne, cette nouvelle idole. La rancœur, l'envie, la jalousie en sont les fruits. Le royaume de Dieu qu'on prétend servir est en fait expulsé. Pour demeurer dans la vraie liberté, cette grâce, il est nécessaire de ne pas interrompre le combat intérieur contre ses propres « marchands du temple ». Ils sont ces « ennemis » que les psaumes demandent à Dieu d'anéantir. Ce sont des volontés perverses dont l'homme cesse d'être victime et complice dès qu'il les reconnaît et demande à Dieu la grâce de l'en libérer. C'est alors que le royaume de Dieu devient viable et peut donner ses fruits : l'amour de Dieu, l'amour de l'autre et de soi-même quand le nom personnel et unique commence à se faire entendre, grâce intime dans le silence de la vie intérieure.

Que Dieu nous donne ce bouquet de grâces.

                                                Père Bernard

dimanche, 15 juillet 2012

15/07/2012 - Les bons et les mauvais fruits

7° dimanche après la Pentecôte.

         Si.24. 9,17                    Ro. 6. 15,23               Mt. 7.15,21

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, La lucidité et la vigilance sont devenus possibles 7 semaines après le feu du Saint-Esprit reçu personnellement selon la foi et la grâce. Les faux prophètes, ces « loups voraces déguisés en agneaux » peuvent être dévoilés. A l'évidence, dans le monde, ils sont ceux qui tentent les hommes en recherche du sens et les poussent au fanatisme. Mais le danger pour les baptisés est plus insidieux : « le loup vorace » est l'ennemi intérieur. Sous le masque de la piété, il peut avoir dévoré la révélation et en avoir engraissé puis aveuglé l'âme. L'homme nouveau nous enseigne l'Ecriture est comme une fleur sur l'arbre de vie qu'est la Croix. Cette fleur est libre d'accepter ou de refuser la sève dont la source est le Père. L'homme à chaque instant peut refuser d'aller à Dieu, reprenant alors l'illusion d'Eve et d'Adam. Ils ont voulu devenir des dieux par leurs propres forces et de vivants en devenir dans l'Amour, ils sont devenus mortels dans leur orgueil. Selon le « non » ou le « oui » à l 'appel de Dieu amoureux, l'homme branché sur l'arbre de vie par le baptême s'use puis s'étiole ou s'épanouit et grandit. Dans le premier cas, l'oeuvre de l'homme deviendra comme un arbre désséché et dans le second, comme un arbre fécond dont les fruits seront la paix, la joie et l'amour sans déclin. Particulièrement aujourd'hui, l'homme conscient d'être vivant est invité à se détourner de tout ce qui va vers la mort et à se convertir à la justice . Elle est la juste place du corps, de l'âme, de l'esprit, et de chaque créature. L'homme libéré est invité au combat intérieur qui va permettre de ne plus sombrer dans des prétentions ténébreuses. Sa prière peut devenir celle de Saint Syméon le Nouveau Théologien : « Viens lumière véritable,

   Viens vie éternelle,
   ….dresse en moi ta tente, fais ta maison 
    demeure continuellement, inséparablement, jusqu'au bout en moi....
     afin que mes ennemis survenant, eux qui toujours cherchent à dévorer mon      âme, Te trouvent, demeurant en moi
    et qu'ils prennent la fuite, en déroute, impuissants contre moi
    en te voyant Toi plus puissant que tout...... »

( « Invocation à l'Esprit-Saint » dans « Hymnes I » et dans la liturgie de Pentecôte )

Que l'Esprit-Saint se fasse désir en l'homme afin qu'il connaisse la vraie liberté, de Toi Père et en Jésus Christ .

                  Trinité Sainte gloire à Toi aux siècles des siècles
                                        Père Bernard

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