20° dimanche après la Pentecôte

            Sg. 16.10,13                       Eph. 5. 15, 21                        Jn. 4. 46,53

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, « ne vous contentez pas de rechercher prodiges et miracles nous enseigne Jésus, l'essentiel est la foi. » non pas en un démiurge puissant mais en Lui, Jésus-Christ, Dieu et homme. Le livre de la Sagesse enseigne que le peuple élu a déjà connu cette invitation : il suffisait de se tourner vers le serpent d'airain dressé dans le camp, pour être guéri. Ce serpent d'airain préfigurait la Croix vers quoi le regard doit se tourner pour passer de la mort à la vie. Le péché est l'oubli de Dieu. C'est le regard détourné de Dieu qui expulse du royaume et livre à la mort. Si l'homme se convertit, il tourne son regard vers la Parole de Dieu Jésus, et il est guéri de cet oubli et de la condition mortelle. Là est vécue la foi : elle n'est pas une croyance venue du milieu mais une évidence . Elle est lumière: Dieu s'est fait homme pour que l'homme ne se contente plus de l'humain mais aspire au divino-humain à quoi il est destiné . Le regard tourné vers le Verbe de Dieu, l'homme est à nouveau le vivant. - Le mort est celui qui se résigne à la condition mortelle. Jésus-Christ a enseigné à ses disciples : « celui qui mange ma chair et boit mon sang ne verra pas la mort ». Tous sont partis sauf les apôtres « Où irions-nous ? Ont-ils dit, Tu as les paroles de la vie éternelle. » Telle est la foi. Et le premier martyr Etienne l'a expérimenté quand lapidé, il s'écrie « Je vois le ciel ouvert et le Fils de l'homme... »ce qui a redoublé la rage des lapideurs. Mais lui, ne voyait pas la mort. Aujourd'hui nous voilà invités, comme à chaque divine liturgie, à ce regard justement orienté. Il permet de percevoir le miracle invisible et incompréhensible : par la puissance du Saint-Esprit, notre offrande , le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, la nourriture et le breuvage de la vie éternelle. Ils libèrent de l'oubli du prodigieux destin de l'homme et du fardeau de la mort. Ce miracle discret n'a rien d'une magie. Prêtres, évêques, papes sont des hommes sans plus. L'invocation de l'Esprit-Saint est un appel au miracle. C'est l'Esprit-Saint qui agit selon la foi. C'est vrai pour tous les sacrements, miracles eux aussi, de la pénitence, de la guérison ...Les plus voyants ne sont pas les plus importants. Le croire serait en rester au domaine du pouvoir.Se contenter de l'humain serait un rétrécissement car le miracle des miracles, la réalité spirituelle du Corps et du Sang du Christ propose la déification et le chemin vers la transfiguration de la création visible. Aujourd'hui plus qu'un autre dimanche nous sommes appelés à désirer et à vivre consciemment selon la foi et la grâce, ce Mystère de la Communion. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu un augmente en nous la foi et le désir de l'intime alliance où devenir des dieux.

  
                                         Père Bernard