Ap. 12.1,18 Lc. 1. 41,55

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés, « Quelle est celle-ci qui sort du désert, appuyé sur son bien-aimé ? » La tradition vivante y voit la Vierge Marie. Le désert est le retrait de Dieu, l'absence de Dieu. Il s'est retiré pour laisser place à la création qu'Il a voulue autonome. Par son « oui » à l'Ange lors de l'Annonciation, Marie répond à l 'amour de Dieu. Il devient son bien-aimé. Et elle s'appuie sur Lui. Elle quitte ainsi le désert de la suffisance et du manque. Elle connaît l'Alliance intime de la création visible et du Créateur. Le désert est aussi la condition mortelle de la créature quand elle a oublié Dieu en l'homme : il en avait la charge mais il s'est livré à l'orgueil suivant la volonté de l'ange de révolte. Marie la Vierge féconde et purifiée par son « oui », a connu la mort mais aujourd'hui, en son assomption, son corps lui-même n'est pas retenu par la mort. Corps ressuscité, elle monte et traverse les cercles angéliques, dans la ressemblance avec son Fils et Seigneur Jésus-Christ. Marie la Vierge est sortie des deux aspects du désert. Après elle, « celle qui sort du désert appuyé sur son bien-aimé » est l'Eglise, c'est-à-dire l'humanité en devenir dans le « oui » à l'Amour. Mais le désert, retrait de Dieu puis refus de Dieu n'est pas inerte. Les volontés des anges pervertis s'acharnent à y maintenir l'homme ; ils ont contribué à la mort du Messie et tentent d'engloutir Dieu devenant homme, comme l'exprime en dehors de toute préoccupation du temps chronologique, l'Apocalypse de Jean. C'est que Dieu non seulement prie l'homme de répondre à son Amour mais encore il magnifie la création en lui demandant de L'engendrer. Ce prodigieux destin est réalisé en Marie la Vierge, Mère de Dieu jusqu'en son corps. Il est à vivre dans l'esprit de chaque saint, à son exemple, à son imitation selon son aide maternelle et la grâce de l'Esprit-Saint. Les temps seront accomplis quand le Fils de Dieu, l'unique engendré du Père, aura été librement, personnellement et virginalement engendré. Ce sera le retour de Jésus en « gloire avce tous ses saints » comme l'annoncent les Ecritures. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu un, nous donne le désir, le goût et la grâce de ne rien rétrécir du vivant à la suite de « celle qui sort du désert », afin que les temps s'accomplissent.

                                                    Père Bernard